Le Grand Duc

 

Le Grand-duc (Bubo bubo), une espèce protégée ...un enjeu fort pour Saint-Sauveur-En-Puisaye

Le grand-duc d’Europe est le plus grand rapace nocturne du monde, un corps massif, un plumage bigarré de brun et de roux, une grosse tête ornée d'aigrettes proéminentes et de grands yeux orangés. D’une hauteur allant jusqu’à 75 cm et une envergure de près de 2 mètres, ce hibou à la silhouette massive, impressionne et suscite, de par sa stature imposante, un sentiment de respect.

Présent de l’Espagne jusqu’en Chine et Sibérie, le grand-duc s’adapte à des milieux variés. En France, il est encore présent principalement dans les massifs montagneux, aux abords des falaises et des escarpements rocheux. Préservées et d’accès difficiles, ces zones ont longtemps servi de refuge aux oiseaux durant les persécutions humaines qui ont perduré jusque dans les années 1960 (le grand-duc ne bénéficie d’une protection totale que depuis 1981). 

Les mesures de protection et les différentes politiques environnementales lui ont permis de regagner une partie des territoires perdus en recolonisant peu à peu des zones de plaine, y compris sur des sites artificiels tels que des carrières, des ruines ou à proximité de l’homme. Il apprécie les vastes territoires où alternent bois, bocage, cultures et zones humides lui permettant de trouver une multitude de proies des plus petites, insectes coléoptères aux plus grosses, buses, ragondins, renards… avec une prédominance pour les rongeurs, campagnols et rats qui constituent l’essentiel de son alimentation.

Situés au sommet de la chaîne alimentaire, les oiseaux adultes n’ont pas de prédateur naturel. Le couple est sédentaire et uni pour la vie. La nidification commence en hiver avec la ponte de 1 à 3 œufs, c’est à cette période que les oiseaux font entendre leurs hululements. La femelle couve seule les œufs durant 35 jours. Les jeunes commencent à quitter le nid à quatre semaines en marchant alentour. Pour les nids placés à l’aplomb d’une paroi, ils devront patienter un mois de plus et savoir voler.

Si aujourd’hui tant d’espèces disparaissent ou viennent grossir les listes rouges des espèces menacées, on peut se réjouir que d’autres, comme le grand-duc, timidement, voit leurs populations renaître et apportent sans conteste, aux sites récemment colonisés, une valeur patrimoniale nouvelle et plébiscitée.

 Jean-Marie Vernhes